Grande nouvelle [Rayne]

Rayne se tenait devant la porte du semi amphi théâtre qui servait de classe à James Whyte. Elle avait déjà passé deux heure dans cette salle le matin même et n’avait pas vraiment prévu d’y revenir jusque là. Bien sur elle avait eu le texto de son prof qui lui annonçait une grande nouvelle mais avait-elle envie de l’entendre la blonde en doutait, surtout si cela avait un rapport avec la grande brune plantureuse qu’elle avait rencontré à la rentrée. Ainsi la blonde avait passé les deux heures suivantes en cours de littérature sur la tragédie grecque puis l’heure du repas avec Martin et enfin une autre heure à la bibliothèque. En fait elle n’avait plus cours pour la journée et avec passé son heure d’étude à réfléchir si elle devait ou non venir voir son professeur, encore maintenant devant la porte elle hésitait.

Ils ne s’étaient pas vu de tout l’été et bien que l’envie de récupéré son journal et de savoir ce qu’il avait fait avec la démangeait la française appréhendait cette nouvelle rencontre. Le voir en tant que prof ne relevait pas de l’impossible malgré l’instance de certains regards mais il y avait cette Courtney et il y avait aussi Sam. Son ami avait-il été raconté à son frère qu’il avait couché ensemble ou avait-il gardé le silence. Cette question pendait au-dessus de sa tête telle une épée de Damoclès car pour une quelconque raison Rayne redoutait l’opinion que pourrait avoir James après cela ou qu’encore il croit qu’elle et le blond formaient désormais un couple. Finalement prenant son courage à deux mains l’étudiante poussa la porte pour entrer tout en affichant un sourire sur ses lèvres.

« Bonjour ! Enfin re bonjour. »

Fit-elle en s’approchant du bureau où était assit James. En chemin elle défit son écharpe et déboutonna un peu son manteau. Le chauffage marchait plutôt bien dans les salles et elle ne savait pas combien de temps elle allait rester aussi mieux valait se mettre un minimum à l’aise. La brun lisait le journal lorsque Rayne était entrée, il lui avait dit ne pas avoir cours mai sil n’avait en vraiment rien à faire et elle regretta de ne pas être venu plus tôt. Se retrouver en tête à tête avec l’historien lui manquait énormément mais pour une raison inconnu celui –ci était différent. Déjà ils n’étaient pas à l’extérieur et il s’était visiblement passé beaucoup de chose durant l’été, rien que cette pensée lui contracta l’estomac, la blonde ne savait pas si elle avait plus peur d’apprendre qu’il était belle et bien fiancé à cette Courtney ou qu’il découvre ce qu’il s’était passé chez Sam. Gardant son sourire envers et contre tout la française posa son sac de cours par terre contre le bureau et dit.

« Désolée d’avoir mit autant de temps mais je suis allée rendre un livre à la bibliothèque à l’autre bout du campus et j’ai aussi retrouvé mon frère pour le déjeuner. »

Sciemment la jeune femme évita d’abord le sujet du texto ou n’importe quel autre qui la mettrait mal à l’aise. James finirait bien par y venir de lui-même.

Ca y est ! Elle était là ! James n’avait jamais été aussi heureux de la voir. Ce rendez-vous n’avait rien à voir avec les précédents puisqu’il ne s’en cachait pas. Au diable les racontars ! Et puis un prof avait bien le droit de voir l’une de ses élèves en privé après tout. Il était heureux et n’avait qu’une hâte, lui annoncer la nouvelle pour voir sa réaction. Mais il n’allait tout de même pas lui sauter dessus. Il fallait qu’il se tienne un minimum comme un professeur.

-Ne vous excusez pas Rayne, répondit-il en souriant.

Elle avait tout de même le droit d’avoir une vie en dehors de lui ! Avait-il vraiment pensé ça ? Enfin en dehors de lui en tant que professeur et passionné de vampires bien sûr…Or de question de penser à autre chose. Même si une question n’arrêtait pas de le hanter. Est-ce que Rayne et Sam étaient ensemble ? Si c’était le cas…et bien tant mieux pour eux. Ils seraient surement heureux…non ? Etrangement, James ne voulait pas que cela arrive. Il chassa ces pensées dérangeantes et se reconcentra sur Rayne.

-J’espère que la rentrée s’est bien passé pour vous. Au fait, félicitations pour vos examens de l’année dernière. Je n’ai pas eu l’occasion de vous le dire, dit-il en se levant et en venant s’asseoir sur le coin du bureau. A croire qu’il y avait trop de distance entre eux.
En parlant de distance, James trouvait de plus en plus étrange et dérangeant de la vouvoyer. Il aurait aimé la tutoyer, mais en cet instant, et en cet endroit elle était l’étudiante et lui le professeur. Il ne pouvait se permettre de déraper. Et puis cela pouvait l’embarrasser elle.

-Oh tiens, tant que j’y pense…

Il se leva et chercha dans son sac à dos le précieux livre.

-Tenez, je vous le rends. Il m’a été d’une précieuse aide. Votre grand-mère était incroyable ! J’aurai aimé pouvoir la rencontrer rien que pour pouvoir parler des heures avec elle sur ce sujet.

Il fit une pause et se rassit sur le bureau.

-Heureusement, elle m’a envoyé sa petite fille…
Il fut quelque peu confus d’avoir dit ça. Il ne savait comment elle avait pu l’interpréter. Il ne voulait pas qu’elle pense qu’il s’intéressait à elle. Il ne s’intéressait pas vraiment à elle…Elle était…une amie qui avait la même passion…Oui ce n’était que ça. Ils avaient une passion commune et rien d’autre…Si seulement il arrivait à s’en convaincre. Non mais il avait vraiment perdu la tête. Comme si une jeune fille de son âge aurait pu s’intéresser à un vieux comme lui ! Il fallait qu’il redescende sur terre !
Du coup, il ne savait pas trop quoi dire après ça. Il tenta de se rattraper en abordant le sujet des vacances.
-Vous avez passé de bonnes vacances ?

Rayne sourit, oui elle n’avait pas à s’excuser puisqu’elle n’était ni en retard ni en avance mai simplement polie. Sans heure d’arrivé James aurait peut-être attendu toute l’après-midi pour rien ou peu, de fait il lui semblait approprié de s’excuser mais la blonde devait faire partie des rares personnes à prendre ce genre de chose si à cœur. Son professeur lui demanda ensuite comment s’étais passé la rentrée et la félicita pour ses notes. Il était vrai qu’il avait forcément réussit ses examen pour suivre les cours de deuxième année mais ce n’était pas grand-chose, sa très bonne note en histoire avait largement compensé celle plutôt mauvaise en théories littéraires.

« Pour l’instant ça va, mais je trouve ça plus facile que l’année dernière, je dois être bizarre. »

Répondit la française en rigolant doucement. Les matières n’étaient pas spécialement différentes d’une année sur l’autre et les sujet abordés pour le moment étaient déjà connus de la jeune femme qui avait déjà fait beaucoup de littérature au lycée et avait entre autre passé ses vacances le nez dans la bibliothèque à lire tout ce qui lui tombait sous la main faute ne pas avoir son journal sous la main. Cette idée sembla aussi passer par la tête de James qui le sortit soudain de son sac. Comme si leur esprit avait été relié pendant un instant.

L’étudiante attrapa l’ouvrage qu’on lui tendait avec le plus grand respect et le plus grand soin. Elle caressa la couverture si familière et le serra ensuite contre sa poitrine, c’était comme retourner un objet qu’on a perdu alors que techniquement elle l’avait prêté. Le brun lui annonça la grande utilisé qu’il avait eut du journal de Sarah et regretta de ne pas avoir pu rencontrer sa grand-mère en personne. Rayne esquissa un sourire moqueur, il l’aurait peut-être regretté car la vieille femme avait beau être très gentille et aimable, elle pouvait se montrer cassante et refusait d’avoir tord. Un peu comme Ethan en fait. Le rouge lui monta au joues lorsque James remercia Sarah Davis de lui avoir envoyé sa petite-fille. Certes lady Davis aurait probablement approuvé ce genre de phrase, car elle croyait au destin et au fait qu’il y avait toujours une raison si l’on rencontrait une personne et non une autre. Un peu comme Rayne était persuader qu’on l’avait guidé vers Sam, mais elle ne releva pas verbalement et hocha simplement la tête, en espérant que James mettrait la rougeur sur le compte du changement être le froid à l’extérieur et la chaleur de salle.

L’historien paru saisir son malaise et enchaina sur les vacances. E fut le signe pour Rayne qu’elle allait s’éterniser dans la classe aussi reposa-t-elle le journal sur le bureau et retira complètement son écharpe et son manteau. Elle positionna le tout de façon précaire en équilibre sur son sac et s’assit sur le coin du bureau opposé de James. Elle portait un pull assez léger de couleur pourpre au col rond qui dévoilait juste la naissance de sa poitrine où pendait son collier antique. La blonde remit une mèche de cheveux derrière son oreille.

« Très bonnes oui. Je suis allée chez mes grands-parents français sur la côte bretonne au mois de Juillet et je suis ensuite aller passer une dizaine de jours sur Paris pour voir mes amies. »

Répondit la jeune femme en évitant bien de mentionné ses rencontres avec Sam et particulièrement une soirée où tout avait dérapé. Bien sur Rayne faisait toujours attention à ses mots mais elle commençait à se détendre. Après-tout elle s’entendait bien avec James depuis qu’ils se connaissaient, ils partageaient une passion assez étrange et elle n’allait pas laisser quelques menus détails gâcher ça.

« Et vous ? Comment va Eliott d’ailleurs ?! »

-Oh très bien ! répondit James. Nous sommes partis ensemble en vacances. Deux semaines entre hommes ! précisa-t-il en plaisantant. Nous étions en camping, en Ecosse. Malheureusement le temps ne fut pas avec nous. Mais cela ne nous a pas empêché de nous amuser. Il passa le reste de ses vacances avec sa mère. Et maintenant il est rentré au Cp. C’est quelque chose !

En y repensant, il avait été désolé de ne pas être présent pour sa rentrée. Mais il avait eu un cours à la même heure. Heureusement, le soir même, Eliot l’avait appelé pour lui donner ses impressions. Le passage d’une école à une autre était toujours délicat. Mais il ne s’en faisait pas vraiment pour son fils. Il était loin d’être bête savait se défendre tout seul.

-D’ailleurs, il m’a demandé plusieurs fois quand est ce qu’il pourrait vous revoir. A croire que vos délicieux muffins l’aient marqué. A moins que ce ne soit votre bataille avec les power rangers.

James la taquinait. Il avait beaucoup apprécié cette après-midi et Rayne avait été fantastique avec Eliot. Heureusement que personne n’écoutait leur conversation. Il y aurait de quoi se poser des questions quant à leur relation.

-Pour ma part, j’ai aussi voyagé. Je ne suis pas allé en France, que j’aime beaucoup d’ailleurs, mais en Italie. C’est un très beau pays. J’ai vraiment été ébloui par la beauté des monuments historiques. Mais bon, je ne vous ai pas demandé de venir ici, pour que je puisse vous raconter mes vacances.

Il se leva alors et fis quelques pas devant Rayne. Il était maintenant stressé et excité de nouveau à l’idée de lui annoncer la nouvelle.

-Bon alors…comment vous dire ça…

Il avait pourtant réfléchi nombre de fois à la manière dont il allait lui annoncer. Mais maintenant, il avait tout oublié. Autant aller droit au but.
Il se posta donc face à l’étudiante, très près, de peur que d’autres personnes ne l’entendent.

-Rayne, vous vous souvenez lorsque nous plaisantions sur des rencontres potentielles avec nos fameux vampires ? Et bien ça y est. J’en ai rencontré un. Enfin plutôt une!

James restait planté face à Rayne, le cœur battant la chamade. Il attendait sa réaction. On aurait dit un gosse qui venait de trouver un trésor et qui le confiait à une amie.

Rayne écouta comme James lui racontait ses vacances avec son fils et le fait que celui-ci est fait sa rentrée au CP. Ceci donna envie à la jeune femme de revoir ce petit garçon qui n’était plus aussi petit que ça, d’ailleurs son professeur évoqua la même pensée de la part d’Eliott. La blonde rigola doucement et fit mine de réfléchir, que pouvait bien préféré un petit garçon, le fait que l’on joue avec lui ou de la bonne pâtisserie. En fait la réflexion était vite faite. Elle remonta une de ses jambes sous elle et répondit avec le sourire.

« Tous les hommes s’appâtent avec des muffins, sinon je serai ravi de le revoir, il est tellement adorable. »

L’étudiante se retint d’ajouter quelque commentaire sur la ressemblance avec son père, parce que cela serait déplacé et ce n’était pas le moment de flirter avec James, d’ailleurs cela ne l’avait jamais été et ne le serait jamais. Rayne ne pouvait pas se permettre se genre de pensé s’il était un homme prit, et c’était tout aussi valable avant, il restait son professeur. L’historien enchaine avec la partie de ses vacances sans son fils. L’Italie, oui la française y avait été en famille avant qu’ils ne viennent tous vivre en Angleterre et elle aurait pu parier que là-bas aussi les bibliothèques recelaient nombre d’ouvrages sur les vampires. Alors qu’elle écoutait attentivement, le ton de James changea et il devient soudainement très sérieux. Il n’avait pas vraiment eut l’intention de lui raconter son été en long et en large. Il laissa un silence angoissant durant lequel il se rapprocha de Rayne, il paraissait hésitant et ces mots confirmèrent cette hypothèse.

La jeune femme sentit son cœur battre plus fort dans sa poitrine au point de se sentir mal. S’il lui annonçait qu’il était fiancé, que cette Courtney lui avait parlé de leur entrevu et qu’il la confrontait à son mensonge. A son rythme cardiaque effréné Rayne fut soudain envahi par une bouffé de chaleur qui lui fit regretté de ne pas être dehors sous la pluie à se moment là. Doucement il s’inclina un peu plus vers elle et cette fois la blonde retint son souffle. Au bord de l’évanouissement, elle eut du mal à rester concentrer pour écouter ses dires. Enfin James avoua qu’il avait rencontré un vampire enfin plutôt une. Cette révélation calma sa panique mais l’excitation de cette nouvelle n’arrangea pas grand-chose à son état de santé pour le moins précaire à cet instant. Elle relâcha un soupir de la respiration qu’elle avait jusqu’alors retenu et lâche sans vraiment sans rendre compte un prénom.

« Courtney… »

Non elle n’avait pas fait le rapprochement entre cette magnifique femme et la révélation sensationnelle de son professeur. Simplement il était celui qui lui brulait les lèvres comme la culpabilité la rongeait mais maintenant qu’elle y pensait se pourrait-il que ce fut le cas. La blonde s’était sentit mal en la présence de l’infirmière et son collier avait comme irradier de chaleur, ce même collier auquel Sarah Davis prétendait de grands pouvoirs. Rayne se passa une main sur le visage et se reprit.

« Enfin je veux dire, qui est-ce ?! »

Sa question était ambiguë car la française pouvait très bien être en train de demander des détails sur la brune ou sur le vampire. Et en fait seule une réponse l’intéressait, elle venait déjà de se vendre bêtement, ce n’était pas la peine de se torturer plus avant en écoutant que leur petite fantaisie allait bien plus loin que la simple rencontre mais qu’effectivement James avait en plus rencontré l’amour au passage.

Rayne vit le visage de James se décomposé puis ce fut son tour. De un il l’avait tutoyé, et ce pour la première fois depuis un an, en soi c’était déjà un coup de massue pour la blonde qui pensait réellement qu’une autre barrière de leur relation professeur/élève venait de s’effondrer par cette simple parole et ensuite il s’étonnait du prénom de Courtney. La blonde ne savait pas encore tout à fait si elle était bien le vampire en question mais elle savait désormais que si jamais il y avait bien une relation d’amour entre l’historien et l’infirmière cette dernière ne lui avait pas raconté leur petite rencontre ce qui était plutôt bon pour la française.

Puis il confirma que Courtney était bel et bien un vampire. Cette fois une véritable surprise s’afficha sur le visage de l’étudiante, elle savait que cette fille était louche mais elle avait surtout cru que cela avait un rapport avec le fait qu’elle ne l’aimait pas d’office pour avoir pensé que c’était la fiancée de James. Maintenant que le fait était clairement énoncé Rayne ne put empêcher une exclamation de franchir ses lèvres. Incroyable, alors elle avait vraiment rencontré un vampire et surtout elle était toujours vivante. Soudainement la blonde aima la vie à un tel point qu’elle aurait pu couru nue dans la neige. Mais elle n’eut pas le temps de s’épancher plus longtemps sur ce point que James lui posait des questions. L’étudiante allait devoir la jouer fine, après tout elle avait quand même mentit et ignorait toujours la nature exacte des rapports entre son professeur et la brune.

« Euh je…ici, dans le bâtiment de la bibliothèque. Mais enfin non elle n’a rien fait, sinon je crois que j’aurai deviné que c’était un vampire ! »

Rayne voulu se gifler pour l’énormité de ce qu’elle venait de dire. Pourquoi avait-il fallu qu’elle précise avoir croisé Courtney sur le campus, un café aurait aussi bien fait l’affaire où n’importe quel autre lieu sur terre et la coïncidence aurait été presque magique. Là elle allait probablement s’engager sur un terrain miné et son mensonge se retrouverait bientôt étalé sur le bureau. Qu’est-ce qu’elle pouvait être bête. Elle pouvait se débarrasser d’éventuelles questions en questionnant elle-même James mais avait-elle vraiment envie de savoir comment les deux adultes s’étaient rencontrés.

« Mais, wow, c’est incroyable, un vrai vampire… »

Un peu à court de conversation la française ne trouva rien de plus intelligent à dire sans s’étaler dans ses propos ou demander des informations qu’il ne lui serait pas forcément plaisantes à entendre. Rayne n’aurait jamais cru en arrivée à un tel point. Elle qui était de nature si gentille et timide elle se retrouvait emprisonnée dans un mensonge qui lui couterait de faire aussi attention en présence d’une personne qu’elle adorait aussi bien humainement parlant qu’au niveau scolaire. Mal à l’aise, la jeune fille se rassit correctement sur le bureau, du moins aussi bien qu’on pouvait le faire sur un meuble qui n’avait normalement pas cet usage. Et regard James, attendant sa réaction.

Rayne était pour le moins surprise des questions que lui posait James, en fait ce n’était pas tout à fait le genre de réaction à laquelle elle s’attendait et de coup elle ne comprenait plus grand-chose. Elle chercha dans sa mémoire pour se rappeler comment s’était passé sa rencontre avec l’infirmière. Elle sortait de la bibliothèque parce que celle-ci fermait ce qui signifiait qu’il devait facilement être sur les coups de 8pm, il faisait nuit même si la lumière des couloirs pouvait être aveuglante, quand à la raison de la présence de la brune elle se tenait devait la française.

« Et bien, il était un peu plus de19h30 et … … elle vous cherchait… »

Après cela son professeur paru aussi désorienté qu’elle. L’étudiante sentait que la suite n’allait pas lui plaire, soit elle allait avoir droit à pourquoi ne l’ai-je donc pas vu, soit à des détails de leur relation qu’elle ne voulait pas connaître. Rayne fixa son regard sur les sièges qui lui faisait face, James reprit sa place à côté d’elle mais elle refusa de la regarder pour pouvoir faire des grimaces ou autres expressions sans avoir peur qu’il le lise directement. Elle fronça les sourcils en entendant les mots de l’historien, alors il ne l’avait rencontré qu’une fois et c’était tout, ce n’était pas sa fiancée. Finalement son mensonge n’avait pas été si terrible alors. Enfin presque pas.

La française fut encore plus mal à l’aise lorsque James lui demanda non seulement son avis mais quasiment de prendre la décision à sa place. Comme si elle allait dire oui. D’accord elle aussi sa curiosité était piqué à vif mais elle n’aimait pas la tendresse qu’elle entendait dans la voix de son professeur alors qu’il parlait de cette femme et elle n’aimait pas qu’il veuille la revoir. Et il remettait la décision dans ses mains, c’était insensé. Confuse elle se passa une main dans les cheveux et sauta du bureau, il fallait qu’elle se dégourdisse les jambes. Que pouvait-elle bien répondre sans dire de bêtises aussi énorme qu’elle. Rayne se tritura les doigts tout en faisant le tour de la salle le temps de trouver quelque chose à dire. Finalement elle se trouva face à James, les rôles étaient vraiment inversés pour le coup.

« Et bien je ne sais pas trop non plus. Elle n’avait pas l’air méchante mais un vampire, je ne sais pas si on peut lui faire confiance. Quand je pense que je lui ai donné mon nom et que je lui ai dit que mon frère travaillait aussi à l’hôpital ! »

La blonde se balança d’un pied sur l’autre. Elle n’avait pas beaucoup aidé pour le coup mais aucune des deux alternatives ne lui plaisait, soit elle disait à James d’aller voir Courtney et si cette dernière était réellement gentille alors le brun finirait par succomber et si elle lui disait de ne pas le faire ils rataient tous les deux une chance d’en savoir plus sur ce sujet qui les passionnait tant. Rayne réfléchit un instant et déclara avec des envies de meurtre envers elle-même.

« En plus…il se peut que je lui ai légèrement menti durant notre rencontre. »

Ce n’était peut-être pas le plus intelligent à faire mais la française ne supportait pas d’avoir cela entre elle et James et elle s’en voulait même à peine les mots prononcé à l’infirmière. Et puis si Courtney n’avait pas encore eut l’occasion de revoir le professeur alors mieux valait le lui confier tout de suite plutôt qu’il ne le découvre par hasard au détour d’une conversation s’il choisissait de revoir le vampire. Ce qui arriverait, Rayne en était sure, il ne résisterait pas à sa curiosité et à une femme magnifique de surcroit.

Bien sur James n’avait aucune idée de ce que Rayne pouvait sous-entendre dans son aveu. La française avait beau être soulagée qu’il ne soit pas si honteux que ça, expliquer qu’elle avait menti par jalousie n’allait pas être des plus faciles et déguisé cela ne reviendrait-il pas à mentir encore plus. Si probablement mais la blonde préférait ça à l’humiliation. Comment son professeur réagirait en écoutant son explication vaseuse et surtout n’allait-il pas se moquer d’elle. L’étudiante se prenait la tête alors qu’elle n’avait encore rien dit et puis elle-même ne savait pas vraiment où elle en était. Il fallait qu’elle se calme et pense logiquement.

Mais alors que Rayne allait répondre l’historien fit un mouvement brusque et se redressa se qui obligea la jeune femme à se reculer. Suivant son regard elle découvrit une autre femme sur le pas de la porte. Elle se rappelait pourtant l’avoir refermé derrière elle. La française se sentit rougir une fois de plus, il devait s’agir d’un professeur, Rayne se souvenait vaguement de son visage mais rien de précis. Depuis combien de temps les observait-elle, qu’avait-elle bien pu entendre ou croire avoir vu ? La blonde retourna du côté des sièges pour se fondre le plus possible dans son rôle d’étudiante, elle pouvait se trouver là si tard parce que James lui parlait d’un projet ou d’un devoir quelconque. Prise dans ses tergiversations la jeune femme sursauta presque à la voix du brun. Elle se redressa et croisa les bras sous sa poitrine.

« Et bien en fait c’est dur à expliquer…mais lorsqu’elle m’a abordé j’ai eu une sorte de pressentiment… »

L’étudiante, mal à l’aise, s’écarta un peu et retourna vers le bureau. Elle fit courir ses doigts sur le bois laqué, abimé par le temps et l’activité.

« Je ne savais pas trop quoi en penser alors lorsqu’elle a demandé après vous je lui ai dis que je ne vous connaissais. »

L’explication été à peu près plausible même si un peu bancale mais cela ne méritait pas forcément un aveu. James allait croire que son élève était à côté de la plaque mais Rayne n’était plus à ça près. La blonde restait face au tableau, comme auparavant pour éviter que son visage ne trahisse ses émotions. Elle prit une grande inspiration et ajouta.

« Je suis désolée si j’ai fais une bêtise…mais sur le coup j’ai été troublé alors j’ai suivi mon instinct… »

La française avait presque envie de se cogner la tête contre les murs. Elle avait l’impression de s’embrouiller plus qu’autre chose. Si elle n’avait pas parlé de son mensonge dans un premier temps elle n’en serait pas là. Et si elle n’avait pas été bête elle n’aurait pas menti à Courtney et si elle avait vraiment été maligne elle n’aurait jamais été étudié à la bibliothèque ce soir là. Rayne croyait au Destin, au fait que rien n’arrive par hasard mais là elle se demandait ce qu’elle pouvait apprendre de tout ça, qu’il ne fallait pas mentir certes mais pur le reste, pourquoi lui faire passer ce genre d’épreuve, pour gagner quoi au final ? Probablement rien. Distraite et l’estomac noué de la réponse que lui donnerait James, bien qu’il ne se douta surement de rien, la jeune femme attrapa une craie et fit de petits ronds sur le tableau.

Rayne fut soulagée d’entendre James lui dire qu’il n’y avait rien de grave même s’il ne connaissait en fait pas l’entière vérité. Elle remarqua aussi qu’il avait définitivement abandonné le vouvoiement, chose qu’elle ne pouvait pas faire, il restait son professeur. Mais la blonde fut chiffonné à la phrase comme quoi Courtney ne pourrait pas faire le rapprochement entre eux deux. Ainsi il comptait toujours être en rapport avec elle. Logique, il était fasciné par les vampires et l’une d’elle se baladait sous son nez. La blonde sentit une certaine colère emplir son cœur et sans le vouloir elle brise en deux la craie qui se trouvait dans sa main. L’air de rien elle reposa le tout et se tourna pour faire face à l’historien.

Le brun rejoignit la place d’un élève et Rayne s’approcha doucement de lui. Elle s’assit sur le siège voisin et tapota ses doigts sur la table. L’étudiante manqua de s’étouffa presque en entendant qu’il voulait aller la voir à l’hôpital. D’accord c’était un lieu public et a priori elle ne lui ferait rien sur son lieu de travail mais en même temps s’il arrivait quelque chose quel meilleur endroit pour le camoufler. La française se mordit l’intérieur de la joue avant de répondre.

« Aussi excitant que cela puisse paraître je ne suis toujours pas convaincu que ce soit une bonne idée. La revoir c’est trop dangereux ! »

Bien sur la jeune femme se doutait bien que ses mots tomberaient dans l’oreille d’un sourd. Et que comme un enfant plus elle dirait à James qu’il fait une erreur et plus il aurait envie de la faire. Pourtant Rayne voulait essayer de lui faire entendre raison. Elle aussi voudrait avoir un vampire sous la main pour percer leurs secrets et autres mystères mais il restait des êtres sanguinaires. La blonde rapprocha sa chaise du bureau voisin et posa les mains dessus. Elle se trouvait très près de James et pouvait jurer qu’elle devait rougir mais elle avait d’autres préoccupations pour le moment.

« Monsieur Whyte réfléchissez bien. Courtney à peut-être l’air gentille mais elle reste un…un vampire. Peut-on vraiment lui faire confiance ? Pensez à Eliott, risqueriez-vous de le rendre orphelin pour votre thèse ?! »

C’était peut-être un peu exagéré comme propos mais malgré sa curiosité et en plus de sa peur, la jalousie que Rayne avait ressentit en croisant l’infirmière refaisait surface. Elle savait qu’en plus de l’état vampire, Courtney était une femme ravissante qui pourrait aisément ravir le cœur du brun avant même que Rayne ne puisse clairement savoir ce qu’elle voulait. La blonde n’avait aucun droit sur James mais ça ne voulait pas dire qu’elle ne pouvait pas tenter quelque chose. Elle n’était pas souvent égoïste, pour une fois elle pouvait faire exception. Elle se rapprocha encore sensiblement et posa sa main sur celle de son enseignant. La française espérait que cette fois la porte soit bien fermé car si déjà un prof et un élève seul pouvait susciter l’interrogation si en plus ils se touchaient ça serait la fin des haricots.

Rayne continuait d’alimenter le doute qui était déjà bien en lui. Elle avait trouvé les mots justes en évoquant Eliot. Il ne deviendrait pas orphelin, puisqu’il aurait toujours sa mère, mais il pouvait perdre un père. Il en était conscient…Mais comment faire comprendre à Rayne qu’il voulait avoir confiance en Courtney ? Peut-être avait-il tord. Mais il voulait tenter l’expérience.
James fut quelque peu surpris lorsque Rayne posa sa main sur la sienne. C’était la première fois qu’elle s’autorisait ce genre de contact. Et ce n’était pas pour déplaire au professeur. Il fut même touché de l’affection qu’elle lui apportait à ce moment là. Cependant, il fut quelque peu déçu qu’elle n’aille pas dans son sens. Mais après tout, il lui avait demandé son avis, et elle le lui avait donné. Elle n’était pas vraiment pour cette rencontre. Lui qui pensait qu’elle le comprendrait. Au fond, qu’avait-il espéré ? Qu’elle saute de joie ? Qu’elle le pousse à aller rencontrer cette vampire ? Elle était beaucoup plus raisonnable que lui. Peut-être plus terre à terre, et consciente des dangers qu’il encourait.

-Je sais tout ça, répondit-il en soupirant.

Il s’imagina un instant vivre sans avoir été à la rencontre de Courtney…Impensable ! Et s’il n’y allait pas, ce serait peut-être elle qui irait à sa rencontre. Et ce scénario était peut-être pire car elle pouvait le revoir n’importe où.
Il se tourna vers Rayne.
-Rayne, si je n’y vais pas…Je vais le regretter. Je le sais. Cela va me torturer. Te rends tu compte qu’il s’agit là de la concrétisation de ma thèse, de mes espérances, de mon rêve ? J’ai l’occasion de rencontrer un vampire, et je passerai à côté ? Je ne peux pas. Evidement, je pense à Eliot, Sam, toi, mes proches. Mais si je n’y vais pas, je ne me le pardonnerai jamais. Et il faut que j’aille seul. Tu ne peux m’accompagner, puisqu’elle connaît déjà ton odeur. Et ne peux impliquer Sam…

Il n’allait pas s’étendre sur le sujet. Il aurait très bien pu mentir à Rayne, en lui expliquant qu’il ne voulait pas mettre en danger Sam, etc.…Mais il ne le voulait pas. Il ne pouvait pas non plus lui dire la vérité. Sam était un loup-garou et s’il venait, il risquait de perdre le contrôle, en présence d’une vampire. En plus, Courtney, ne serait pas non plus à l’aise s’il venait.
-J’irai la voir demain. Je ferai attention de ne pas rester seul avec elle. Et je te tiendrai au courant par la suite.

Rayne se recula sur sa chaise lorsque James reprit la parole. Visiblement il ne comptait pas change d’avis et même l’éventualité du danger ne le retenait pas et elle commençait à perdre patience. S’il n’y avait pas cette stupide jalousie la blonde serait probablement toute aussi excitée que son professeur. Mais de façon générale elle avait toujours été un peu poule mouillée. Une des raisons qui faisait qu’elle avait peu d’amis n’était pas seulement due à une certaine timidité mais aussi à sa peur de prendre des risques. Ainsi cela mêlé à son savoir que Courtney n’était pas seulement un vampire mais aussi une bombe sexuelle ambulante. Occupée à ruminer elle ne nota même pas le fait que l’historien l’avait mentionné en citant les gens qu’il ne voulait pas mettre en danger. Son attention s’arrêta un moment lorsqu’il parla de Sam et de son implication. Y-avait-il quelque chose qu’elle ignorait sur ce sujet. Oui probablement, le blond restait encore très mystérieux mais Rayne ne s’inquiétait pas pour cela. Si le destin en avait décidé ainsi elle finirait par savoir.

En revanche son sang ne fit qu’un tour lorsqu’elle entendit le professeur dire qu’il irait voir l’infirmière dès le lendemain. Elle se retint de faire claquer sa main sur la table pour protester. Cela ne servait à rien et elle pourrait se mettre James à dos ce qui était la dernière chose qu’elle désirait. La française baissa les yeux sur sa table et serra les poings pour ne rien dire. Elle put sentir ses ongles s’enfoncer dans la chair de ses paumes et lorsqu’elle se força à tendres ses doigts des petits croissants rouges ornaient sa peau.

« Si c’est ce que vous voulez. »

Répondit la française un peu sèchement. Si d’un côté elle souhaitait savoir ce qu’il pourrait tirer de la créature des ténèbres d’un autre elle ne tenait pas à avoir les détails de leur histoire sentimentale. Rayne pouvait sentir les larmes lui monter aux yeux mais elle respiration profondément pour se calmer. Il ne lui fallu qu’à peine une minute mais cela lui paru interminable. Un silence pesant avait suivi la dernière phrase de James et l’étudiante gardait obstinément les yeux fixés sur le bureau d’élève. Ses efforts seraient probablement réduits à néant si elle le regardait dans les yeux. Puis prenant son courage à deux mains la blonde se redressa de toute sa hauteur et marcha d’un pas décidé pour le bureau de l’historien. Ses arabesque ornaient toujours le tableau et représentaient assez bien son état d’esprit. Embrouillé. Doucement la jeune femme commença à enfiler son manteau et à mettre son écharpe. Elle avait besoin de prendre l’air et le froid serait vivifiant.

« J’imagine que vous n’avez rien d’autre à me dire…alors je vais vous laisser tranquille. »

Sa voix se cassa sur le dernier mot et Rayne se serait flageller pour ça. Au fond d’elle, l’étudiante n’avait pas envie de partir mais rester lui couterait trop. James était si heureux à l’idée de pouvoir en apprendre plus sur les vampires, directement à la source, qu’essayer de l’en dissuader lui fendrait le cœur alors qu’en même temps le laisser y aller les yeux fermé lui faisait le même effet. Son manteau boutonné et ses accessoires bien en place pour lui tenir chaud, Rayne vérifia que son sac était bien fermé puisqu’il contenait le journal de Sarah et le mit sur son épaule, prête à partir.

James voyait bien que Rayne ne voulait pas montrer sa faiblesse. Elle lui disait que tout allait bien mais au son de sa voix, et à ses yeux, il voyait bien qu’elle lui mentait. Mais il n’allait pas la forcer à s’exprimer. Après tout, en tant que professeur, sa vie privée ne lui regardait pas. Seulement voilà, il s’était attaché à elle. A force de se voir, ils avaient créé des liens. Il ignorait comment Rayne le vivait. Cela ne lui convenait peut-être pas. Elle désirait peut-être seulement être une élève et James le professeur d’histoire. Il aimerait la connaître plus pourtant. Mais si elle ne le souhaitait pas, si elle n’avait pas cette envie en retour, il ne l’embêterait pas avec ça.

Pour l’instant, il voulait mettre un terme à l’embarras de Rayne. Il mit les mains dans ses poches, réflexe lui permettant de ne pas franchir encore une fois la barrière élève, professeur, en la prenant dans ses bras, ou en posant une main sur son épaule. Il ne savait pas trop ce qu’il devait répondre. S’inquiétait-elle pour lui ou l’objet de son inquiétude était-il complètement différent de lui ?

-Je comprends.
En fait il ne comprenait pas grand-chose, mais il acceptait au fait qu’elle ne partage pas sa joie.

-Tu sais, je suis peut-être ton professeur mais… Enfin…
Voilà qu’il s’embrouillait maintenant. Il passa une main sur sa nuque, geste montrant son embarras.

-Sache que si ça ne va pas, tu peux m’en parler. Je ne t’oblige en rien à le faire bien sûr. Mais je peux te proposer mon écoute et mon aide. Tu es quelqu’un de bien et je crois en toi. Ce n’est peut-être pas le bon moment pour te dire tout ça, mais je veux que tu le saches.

Depuis qu’il la connaissait, il sentait qu’elle se dévalorisait toute seule, qu’elle n’avait pas vraiment confiance en elle. Et il voulait lui apporter cette confiance. Il voulait lui apporter quelque chose et autre chose que de l’histoire. Elle méritait cette attention. Mais peut-être était-ce par ce qu’il s’était trop attaché à elle.


-Enfin bon voilà… Je ne vais pas te retenir plus longtemps.
Il ne savait s’il devait la recontacter après sa rencontre avec Courtney. Est-ce que cela l’intéressait toujours ? Il ne savait. Il ne savait même pas si elle voulait continuer ces rencontres hors cours.

Rayne releva doucement les yeux pour regarder James à travers ses mèches blondes qui lui tombaient devant les yeux. Elle se mordait les lèvres faute d’avoir autres choses à faire. D’habitude elle aurait tripoté la lanière de son sac ou triturer ses doigts mais cela montrerait une trop grande nervosité et mettrait son professeur un peu plus dans l’embarras. Quelle honte, il la croyait si forte et si mature et la un moins de dix secondes elle venait de ruiner cette image. Elle hocha plusieurs fois la tête en signe de compréhension. Les paroles de l’historien la touchaient évidemment mais elle se voyait mal lui confier son amour à sens unique pour sa personne.

Il y eu un moment de silence après cela. L’étudiante avait encore une petite chance de pouvoir faire un pas en avant plutôt que de se recroqueviller dans sa coquille. Malheureusement ce n’était pas dans sa nature loin de là. Tout ce qu’elle voulait pour le moment c’était courir dans les bras de Martin et qu’il l’emmène chez Ethan, que tous les trois passent un moment à penser à tout sauf à ça. Qu’ils se souviennent de la vie à Paris de la vie quand ils partageaient une minuscule petite chambre dans un appartement du XIIIème, quand la vie était facile.

« Je…euh, oui merci beaucoup. »

La française tenta un faible sourire qui devait probablement ressembler à une grimace vu de l’extérieur mais dans son état elle pouvait difficilement espérer mieux. Elle fini par agripper la lanière de son sac, par réflexe et en gratta un petit bout. Elle avait ce sac depuis le début de son lycée au moins et venait d’Irlande. Sa grand-mère le lui avait acheté lors de vacances, les dernières avant sa mort.

« Vous passerez le bonjour à Eliott ! »

Fit Rayne en levant une main vers James. Elle ne savait pas si elle voulait l’agripper pour ne pas partir pour ne pas tomber, perdre pied. Elle pouvait tout aussi bien la lui tendre pour une poignée de main en guise d’au revoir mais avant qu’elle ne puisse être trop à proximité elle tendit les doigts en hauteur et l’agita pour faire un simple signe de main. Mieux valait éviter les contacts physiques. La jeune femme pivota et marcha doucement vers la porte de la salle puis de plus en plus rapidement. Une fois à l’extérieur elle se mit à courir aussi vite qu’elle le pouvait. Cette fois les larmes coulaient librement sur ses joues blanches. Elle couru un moment toujours tout droit dans les couloirs de l’université jusqu’à trouver un recoin où elle se posa le temps de se calmer. Quand le flot de ses pleurs diminua elle voulu appeler un de ses frères mais son téléphone sonna avant qu’elle ne puisse l’atteindre. Le nom sur l’écran la fit sourire. Elle décrocha et avant que la personne ne puisse dire quoi que ce soit elle dit.

« Viens me cherche s’il te plait. »

Une voix masculine résonna à l’autre bout du combiné avant de raccroché sur un d’accord. Rayne était confiante, Martin savait toujours où elle se trouvait sans même qu’elle ait besoin de le lui dire.

James se retrouva seul. Les derniers mots de Rayne se voulaient rassurant, joyeux, mais il n’y avait pas eu l’intention. Il avait bien vu dans son regard qu’elle était chamboulée. Et il ne saurait pas la raison. Elle partie bien vite, comme si elle voulait le fuir. Qu’avait-il fait de mal ? Etait-ce lui qui la mettait dans cet état ?
Il retourna à son bureau et s’assit lourdement sur sa chaise. Les coudes sur le bureau, la tête entre ses mains, il tentait de comprendre tout ce qui se passait. En résumé, il avait pensé annoncer une bonne nouvelle à Rayne, mais cela n’eu pas l’effet escompté. Seulement quelque chose lui échappait. Pourquoi ne partageait-elle pas sa joie ? Lui qui avait été tellement pressé de lui raconter, il était retombé de haut. Tout ceci n’était pas bon…

Il n’aurait jamais dû se rapprocher de son élève. Cela devenait beaucoup trop compliqué. Jamais il ne se serait autant inquiété s’il ne s’était pas attaché à elle. Lui qui pensait avoir trouvé une amie qui pouvait partager sa passion. Il avait peut-être trop idéalisé cette relation. Après tout, cela ne convenait peut-être pas à Rayne. Elle était beaucoup plus jeune que lui… Elle avait surement d’autres préoccupations que de passer son temps avec un prof. Il avait pourtant cru que le courant passait bien. Ils avaient passé une superbe après midi au parc avec Eliot. Et voilà que tout avait changé.

Il regarda machinalement le journal qui était toujours posé sur la table. Puis se rendant compte de ce geste stupide, il balança le journal. Il mit sa veste et rangea ses affaires. Il n’avait plus rien à faire ici. Il sortit et marcha lentement dans les couloirs, ne faisant pas attention aux élèves et professeurs qu’il croisait. Il était préoccupé. Préoccupé par rapport à Rayne, mais aussi par rapport à Courtney. Il ignorait comment allait se passer sa rencontre avec elle. Etait-ce raisonnable d’aller la voir ? Non surement pas. Mais comme il l’avait expliqué à Rayne, s’il n’y allait pas, il le regretterait.
Il quitta son lieu de travail, l’esprit tourmenté, le cœur lourd.


(terminé)