Perdu sous la Pluie [Edward]

Rayne était sortie de cours plutôt grâce à son prof d’analyse, M. Dean, qui adorait partir en weekend avec sa charmante femme et qui lâchait donc ses étudiants du vendredi après midi plus pour pouvoir éviter les embouteillages. Vraiment depuis le début de l’année ils avaient facilement perdu presque 6 heures de cours alors d’accord sur une année ça ne pèse pas lourd mais cela peut être un point important du dernier cours qui passera à la trappa. Par chance l’assistant du prof sus-mentionné acceptait de donner la fin des cours à ceux qui avait le courage de rester jusqu’à 21h le lundi soir. Chance n’était peut-être pas le meilleur mot car il fallait vraiment être motivé pour aller cherché un poly à cette heure la quand on fini à 13h mais Rayne en élève sérieuse mettait un point d’honneur à avoir se fichu papier.

Mais au final, ce jour là, la jeune femme aurait préféré être dans une salle de cours que dehors sous la pluie. Ayant snobé le matin même Martin et son accompagnement en voiture il lui était impensable de un d’attendre que son frère aie fini lui aussi les cours et de deux de lui supplier de la ramener après son refus matinal. Partant donc à pied dans le froid hivernal qui ne la dérangeait pas plus que ça, Rayne s’était fait surprendre par la pluie sur le chemin du retour. Elle avait couru un peu mais ce trouvant en plein centre ville elle ne pourrait pas faire la route jusqu’à sa maison à ce rythme au risque d’attraper la mort en se trempant jusqu’aux os. La meilleure solution qui s’offrait à elle après s’installer dans un café était de s’abriter sous un arrêt de bus, bien que n’ayant pas sa carte de transport ni de petite monnaie pour se payer un ticket. La blonde avait vu passé plusieurs véhicules mais n’avait pu monter dans aucun et il ne lui restait plus qu’à attendre que la pluie se calme ou au mieux stop pour pouvoir rentré chez elle à pied.

Rayne avait bien envisagé d’appeler quelqu’un d’autre chez les Davis que Martin mais en fin de compte elle préférait se débrouiller seule et montrer qu’elle était une grande fille. Ce n’était pas toujours évident d’être la dernière de la fille et après des garçons, parce que forcément son père la couvait, ses frères se prenaient pour son père et sa mère la voyait encore comme une petite fille qui jouait avec ses Barbie, d’accord il lui en restait une assise dans un fauteuil sur sa commode et les autres dans un cartons, enfin plusieurs au fond de son dressing mais ce n’était pas l’essentiel. Elle n’était plus au lycée et pouvait être responsable sans avoir besoin de se reposer sur un autre à la moindre occasion, maintenant elle était étudiante dans une des plus prestigieuses facs du pays, la pluie constituait un obstacle mineur pour elle mais le froid beaucoup moins. Mais pareil, même pour un petit café la blonde n’avait pas la monnaie, la seule chose dans son portefeuille qui servait à payé était son AmEx et pour une boisson à moins de 5£ on la lui refuserait. Ainsi donc assise sur son banc son manteau et son écharpe enrôlé chaudement autour d’elle, Rayne tentait de passe le temps avec Within Temptation et en comptant les passant avec des gants rouges.

* Et de 13 !*

*Et de 14 !*

Se dit Rayne en voyant donc une autre personne avec un paire de gants rouges, étonnant le nombre de personne à Londres qui possédaient des gants aussi voyant, si seulement elle avait pensé à prendre les siens ce matin au lieu de penser au dernier roman qu’elle lisait, elle souffla sur ses mains et observa comme hypnotisées la fumée qui se dégageait de sa respiration chaude faire des volutes dans l’air. Un coup d’œil sur le côté lui indiqua que la pluie tombait toujours et n’avait pas baissé d’intensité. Avec un soupire la blonde se détendit pour s’appuyer sur le mur en verre que constituait son misérable abri. Bercée par All I Need, toujours du même groupe Rayne se laissa aller à fermer les yeux et à se détendre. En effet contracté par le froid ses muscles étaient d’autant plus endoloris et son corps fatigué.

Une sensation étrange, comme une chaleur envahit soudain le corps de l’étudiante, posant la main sur la source sur sa poitrine, sa main se trouva alors au-dessus du pendentif de grand-mère Davis, c’était étrange mais Rayne ne s’étonnait plus de se genre de chose venant de son aïeule et cela lui tira même un petit sourire. C’est à ce moment là qu’elle remarqua qu’elle n’était plus seule assise sur le banc de l’arrêt de bus. A côté de Rayne à l’extrémité, comme si elle avait la peste, se tenait un jeune homme. Se retenant de ne pas le dévisager, la blonde l’observa de côté, son profil était gracieux, très athénien. Ses cheveux d’une couleur bronze déteignait sur sa pâleur anglaise, il était plutôt pas mal mais loin d’être Orlando Bloom. Après réflexion ce qui attirait l’œil sur ce garçon était l’impression qu’il donnait à Rayne, comme s’il sortait d’un roman, comme par exemple Le Rouge et le Noir.

Sans s’en rendre compte Rayne avait tournée la tête et semblait maintenant vraiment absorber par sa contemplation quand soudain il tourna la tête vers elle. Prise sur le faite, l’étudiante ouvrit de grands yeux mais ne se décontenança pas, au contraire. Offrant un sourire au jeune homme elle se glissa plus près de lui pour ne pas avoir à crier par-dessus les bruits de la rue et de la pluie et ôta un de ses écouteurs. La blonde s’étonnait elle-même, comment elle qui était introvertie pouvait-elle aborder un garçon inconnu comme ça dans la rue. Une petite voix au creux de son oreille lui souffla que c’était l’esprit de sa grand-mère, cette dernière la poussait tout le temps à s’ouvrir aux autres, la mettant parfois dans des situations cocasses. Comme la fois où Beth Davis avait abandonné sa petite fille dans un parc pour forcé celle-ci à demander son chemin. Mais bon pour l’instant il lui fallait une excuse pour l’avoir aussi impoliment dévisager.

« Désolé de vous dérangez mais j’aurais voulu savoir si vous aviez l’heure s’il vous plait. »

Pour appuyer sa question elle découvrit tant bien que mal son poignet pour montrer qu’elle n’avait pas de montre. D’accord elle avait un portable et il pouvait sonner à tout moment mais bon il n’était pas censé le savoir et puis maintenant que Rayne y pensait une montre volé à Martin se trouvait aussi dans son sac de cours. Enfin l’homme en face d’elle ne pouvait pas lire dans ses pensées et c’était une grande chance. Un sourire aimable vissé sur les lèvres et Rayne le regarda avec espoir come si savoir l’heure lui sauverait la vie.

Rayne crut un moment que le garçon assit à côté d’elle ne lui répondrait jamais tant il semblait étonné qu’elle lui adresse la parole. D’accord elle-même était surprise de l’aborder comme ça mais peut-être qu’il n’avait pas l’habitude que des filles lui parle, il n’avait pas l’air d’être un tombeur, ni même un coureur et la blonde doutait même qu’il puisse réellement avoir du succès auprès des filles. Les traits de son visage étaient très beaux mais il ressemblait trop à une statue, il ne semblait pas assez vivant. Mais l’étudiante devait avouer qu’elle était contente qu’il se soit abriter avec elle parce qu’elle s’ennuyait sérieusement et qu’une force en elle la poussait à la discussion. Gentiment il découvrit son poignet pour dévoiler une montre qui devait valoir son pesant d’or compte tenu de la belle inscription Festina sur le cadran, et il lui donna l’heure avec le sourire. La jeune femme eut dans l’idée qu’il aimerait sans doute lui aussi bavarder un peu pourtant, ils n’avaient rien à ce dire et l’embarra s’installa bien vite quand chacun retourna dans son coin de la station de bus, après un ‘merci’ poli donné pour la réponse du garçon.

Rayne remit son écouteur dans son oreille et plongea son regard dans une flaque d’eau, observant les différents ronds produits par les gouttes de pluies. Cela l’hypnotisa un moment mais un courant d’air violent l’obligea à fermé les yeux. Le vent la décoiffa et occupé à tout replacer elle ne vit pas le mouvement du vampire sur sa bouche, de toute façon elle n’aurait pas été choquée par cela. L’air retomba mais le mouvement avait amené de la pluie à l’intérieur et les deux jeunes gens étaient maintenant mouillés comme par la rosée du matin. Rayne s’essuya le visage et reporta enfin son regard sur le châtain assit avec elle. Son expression avait changé, quelque chose dans son regard aussi, l’envie de débuter la conversation une nouvelle fois la démangeait de plus en plus mais le plus étrange c’était que cette volonté semblait hors de son bon vouloir, si cela continuait elle allait finir par croire qu’elle était possédée. Dans un élan qui ne lui ressemblait pas elle se glissa de nouveau près du jeune homme qui hormis le fait de paraître perdu dans ses pensées semblait lui aussi s’ennuyer ferme. Dans un geste de générosité et avec le sourire elle lui tendit une de ses oreillettes.

« Tu veux un peu de musique ? Bon c’est du classique mais ça s’écoute… »

En effet le morceau qui commençait n’était autre que le Romeo and Juliet thème d’André Rieu. Rayne avait jugé bon de préciser la musique qui passait parce que bien qu’elle fut une adepte d’une musique dont elle n’avait pas le profile il lui arrivait d’avoir des choses qui sortent de l’ordinaire dans son mp3. Avec donc la main tendue elle attendit la réponse du jeune homme et si au pire il disait non elle pourrait toujours enchainer sur un phrase qui lui demandait pourquoi et partir sur ses goûts musicaux et peut-être même son prénom ce qui serait un exploit.

Le garçon semblait surprit et peut-être peu agacé par la présence de Rayne et surtout la volonté de celle-ci à vouloir sympathisé le temps d’une averse. Elle s’apprêtait à retirer son offre en reprenant son écouter quand il s’en saisit et le mit dans son oreille. La blonde s’était-elle trompé ou acceptait-il juste pour ne plus l’entendre. D’accord cette option était vraiment méchante mais elle n’en restait pas moins possible, cependant il apparu qu’ils partageaient le même gout pour le classique, avec cette connaissance en tête, l’étudiante chercha dans sa playlist et sélectionna les prochains morceaux à passé plutôt que de les jouer au hasard comme elle le faisait d’habitude. Ils restèrent le temps du morceau dans un silence plutôt gêné en ce qui concernait la française. Sa présence ne semblait que tolérer bien qu’elle fut la première sous l’abri de bus, mais en même temps il avait accepté de partager un peu de musique.

Une nouvelle mélodie commença et à ce même moment le garçon à côté de la jeune ouvrit la bouche pour se présenter, Edward Cullen, ce nom de famille ne lui était pas inconnu mais impossible pour Rayne de remettre un visage dessus enfin cette fois elle ne rêvait pas le contacte venait de lui, il engageait la conversation alors qu’il ne vienne pas se plaindre si ensuite elle devenait bavarde. Parce que oui la blonde avait tendance à parler quand elle s’ennuyait, car si passer un moment toute seule ne la dérangeait pas, cela dépendait de son choix. Ici elle était coincée dehors sous une pluie battante contre sa volonté et l’ennui l’avait déjà gagné. En d’autres circonstances l’étudiante n’aurait jamais adressé la parole à ce garçon, qu’elle n’aurait pas remarqué dans une foule. Par politesse elle lui offrit un sourire et lui dit.

« Rayne Davis, enchantée ! »

La jeune femme nota qu’il ne lui tendit pas la main, en même temps elle ne le fit pas non plus préférant garder ses mains bien au chaud dans ses poches et lui devait penser la même chose. Un nouveau coup de vent s’engouffra dans l’abri et une nouvelle giclée aspergea les deux adolescents, Rayne remit une nouvelle fois ses cheveux en place et se maudit d’avoir envoyé baladé son aîné le matin même et d’être du coup obliger d’attendre et se maudit aussi d’avoir accepté de suivre sa famille dans ce pays mouillé. Au moins à Paris même quand il pleut ça ne ressemble pas au déluge, enfin si parfois mais elle aurait été à la fac à environs 10 minutes à pieds de son appartement alors la pluie ne lui aurait pas paru le plus infranchissable des barrages. Avec humour elle reprit la parole.

« Je crois que rien que pour vivre au moins une rencontre sous la pluie il faut vivre à Londres ! »

Toute l’ironie pouvait se sentir dans sa phrase, en espérant que le désormais connu Edward apprécierait car si en plus il n’avait pas un peu d’humour alors cela serait bien pratique pour faire la conversation, encore que au pire Rayne pourrait partir sur la musique classique mais s’il aimait vraiment ça elle aurait l’air plus stupide qu’autre chose car elle avait tendance à piocher des morceaux au hasard et soit elle aimait soit non mais de là à sortir un nom ou un compositeur, cela serait nettement plus difficile enfin ce serait toujours du bruit et une occupation.