Hypothèses et argumentation [Rayne]

Rayne marchais tranquillement dans les rues de Londres en direction de la Tamise pour un second rendez-vous avec monsieur Whyte. Il fallait dire que leurs dernières entrevues avaient toutes coupé court, au salon de thé il avait eut un empêchement de dernière minute et à la bibliothèque elle avait eut une amie en pleine détresse. En même temps la fac n’était pas le meilleur lieu pour les conversations qu’ils avaient, mais le problème c’était que si cela se savait ils auraient tous les deux des ennuis. Mais du côté de la blonde, savoir qu’elle voyait un prof en dehors de l’université et que leur sujet de prédilection était un tabou rendait ces rencontres encore plus intéressantes.

Finalement son audace avait payé, elle qui avait été si déçu que la première fois qu’ils se soient rencontrer dans le couloir, ils soient interrompu et depuis monsieur Whyte était toujours celui qui lui renvoyait un mail pour la revoir. Bien sur cela lui faisait plaisir et son ego en était plus que flatté, ce qui n’était peut-être pas bon pour elle, enfin pour une fois qu’elle était extravertie elle n’allait pas s’en plaindre. De plus depuis entre ce moment et leur sortie au café Rayne avait rencontré le frère cadet de son prof, plutôt mignon en plus mais devait-elle aborder ce point, la jeune femme n’en savait trop rien. Enfin elle arriva sur les bords du fleuve qui traversait la capital et demanda son chemin parce que la blonde ne connaissait pas l’endroit exacte du rendez-vous mais elle n’avait pas osé le dire dans sa réponse à M. Whyte.

A force de longer la Tamise, Rayne fini par apercevoir son professeur au loin et donc elle retira ses écouteurs et rangea son mp3 avant d’arriver à sa hauteur. Elle ralentit aussi un peu le pas pour ne pas arriver trop vite et donner l’impression de l’agresser. Puis nonchalamment elle s’accouda près de lui à la rambarde imitant sa posture et lui dis.

« Pour une fois que ce n’est pas moi qui suis en avance, ça change ! »

Comme il se tournait vers elle, Rayne lui offrir un sourire et un ‘bonjour’ amical. Elle savait que c’était un privilège de pouvoir être là et discuter aussi librement d’un sujet aussi tendancieux, dans son sac se trouvait encore une fois le journal de grand-mère Davis et la blonde avait aussi remit son collier et fait un effort sur l’habillement pour ne pas avoir l’air de sortir de son lit ou d’une jeune fille négligée quand elle n’allait pas en cours.

« Vous allez bien aujourd’hui ? »

Perdu dans ses pensées, James ne remarqua pas la présence de Rayne, jusqu'à ce qu'elle parle. Sa remarque le fit sourire et il répliqua aussitôt.

-Oui, mais au moins vous n'êtes pas en retard vous.

Il lui rendit son bonjour chaleureusement. Il était heureux de la revoir en dehors des cours. Elle était d'une bonne compagnie. Elle aurait très bien pu s'intéresser aux vampires et être prétentieuse. Mais fort heureusement, ce n'était pas le cas. Bien sûr, il aurait tout de même continué à tirer des renseignements mais sans aucun plaisir. Rayne Davis était le genre de personne sympathique et agréable.

-Je vais parfaitement bien...par ce temps si agréable!dit-il en plaisantant.

Fort heureusement, il ne pleuvait pas!

-Et vous comment allez vous? Les cours se passent bien?

Il ne voyait pas ce qu'il aurait pu lui demander d'autre. Une question sur sa vie privée ne le regardait pas.

-On marche un peu? dit-il, ne sachant trop comment engager la conversation.

Ils firent quelques pas en silence puis il reprit la parole.

-J'espère que je ne fais pas perdre votre temps. Vous aviez peut être prévu autre chose par ce dimanche après midi.

Elle avait peut être une après midi en famille de prévu, ou alors une sortie entre copines, ou encore un rendez vous amoureux, ou peut être même des devoirs. En ce qui concernait son cours, il avait donné une dissertation à faire sur le médiéval, actuellement étudié en cours: "Etre libre dans les sociétés européennes du milieu du VI eme siècle à la fin du IX eme siècle". Mais bon, il n'y avait pas que son cours et il savait que la charge de travail était conséquente. Sa remarque n'était donc pas anodine.

James Whyte répondit, lui aussi très souriant faisant même une remarque sur la météo. C’était ironique mais néanmoins vrai que le soleil montrait un bout de son nez sur la capitale ce jour là et c’était des plus agréables après un hiver rude et gris. Il y avait une petite brise mais rien de gênant pour sortir dehors moins vêtu que d’habitude. De là à sortir en bikini il y avait encore du chemin mais sait-on jamais les gens d’aujourd’hui ne concevaient pas la monde en fonction du temps.

« Ça va bien merci ! Et pour les cours rien de nouveau, ça devrait s’affoler d’ici deux semaines quand la période des exams arriveront. »

Rayne haussa nonchalamment les épaules, l’école ne l’avait jamais fais stressée, elle était bonne élève et travaillait régulièrement ce qui évitait la révision de masse à l’approche des épreuves. Elle avait obtenu son brevet avant même de passé les épreuves, son bac avec mention et déjà son premier semestre alors le second ne lui faisait pas très fort. Et en plus elle ne craignait pas grand chose pour sa note d’histoire maintenant. Comme le brun lui proposait de faire quelques pas l’étudiante hocha la tête et le suivit le long de la Tamise. Il y avait un silence confortable ou du moins, moins gêné qu’à leur première entrevue et finalement l’historien brisa le silence avec une remarque qui la fit sourire.

« Au contraire, si je n’étais pas sortie pour vous voir je n’aurais rien fait de mon après midi à part peut-être servir de cobaye à mon frère aîné qui tente par tout les moyens de me faire comprendre les théorème qu’il veut résoudre. J’aurais aussi pu faire mon devoir d’histoire mais ne lui dite rien, je le ferai à la dernière minute… »

La blonde fit un clin d’œil en espérant qu’il serait bien prit et surtout qu’elle ne se ferait pas enguirlander pour sa dernière phrase qui en plus était un mensonge son devoirs faisait 2 feuillets double et une simple et avait été bouclé la veille au soir. La note comptait pour la note final de cette matière elle ne la négligerait pas comme un simple devoir d’analyse de texte. Enfin Rayne aurait bien retourné la question mais celle qu’elle avait sur le bout de la langue était sans doute un peu trop déplacer et appartenant au cadre privé pour être énoncer.

« Je suppose que vous-même n’aviez rien à faire pour vous tournez vers la petite étudiante que je suis. »

Une question sous forme de phrase affirmative c’était plus bien joué, l’avantage de travailler l’anglait à longueur de journée, avoir une vrai réponse pas contre ne relevait pas de sa volonté à elle et c’était bien dommage.

Les études de Rayne se passait, jusqu'ici, très bien. Elle n'avait pas l'air stressée ou effrayée par les futurs et proches examens. Ceci était plutôt bon signe, quoique une trop grande confiance en soi pouvait s'avérer catastrophique aussi. Mais elle n'en était pas encore là. Elle lui fit une remarque sur le devoir d'histoire et cela l'amusa. Il doutait que cela soit son genre de faire ses devoirs à la dernière minute.

-Ne vous inquiétez pas, je garderai le secret.

Ensuite elle lui retourna la question. Mais elle lui demanda d'une façon qui mettait mal à l'aise le professeur. Bien sûr il aurait pû faire autre chose. Il avait son fils ce week end. Mais il ne savait pas comment trouver une réponse qui ne pouvait la vexer. Car s'il affirmait cette phrase, cela signifiait qu'elle était une "petite étudiante" comme elle l'avait signalé. Or, ce n'était pas le cas. Elle n'était pas une étudiante insignifiante. Elle était peut être l'étudiante la plus intéressante qu'il n'ait jamais rencontré.

-Oh et bien pour ma part c'était soit un déjeuner en famille ennuyeux, soit une promenade sympathique le long de la tamise avec une étudiante. J'ai choisi la deuxième option.

Il ne mentait pas lorsqu'il mentionna le repas familial. En amenant Eliot, ils lui avaient demandé de rester manger avec eux pour le repas de midi. Mais James avait décliné, indiquant qu'il était pressé, ce qui était parfaitement faux mais il redoutait ces instants seul face à ses parents.

Il n'avait pas remarqué les nuages sombres qui avaient prit possession du ciel. Et tandis qu'ils marchaient tranquillement, une averse orageuse s'abattit sur eux.

-Oh non...

James cherchait du regard un abris mais il n'en voyait aucun. Mais ils ne pouvaient rester sous la pluie sinon ils finiraient trempés. Ils se mirent donc à courir et James repéra un abris bus. Une fois protégé de la pluie, il secoua sa veste.

-Ah la poisse. Ce n'était pas prévu du tout ça! dit-il en souriant à Rayne.

En effet, ils allaient devoir attendre que ça se calme pour continuer leur promenade. Et en plus, ils n'avaient toujours pas commencé à parler des vampires.

Rayne marchait les mains dans les poches en attendant la réponse de son professeur, il semblait hésiter ou du moins cherché une réponse, pourtant sa question n’était pas si difficile ou peut-être trop personnelle, la blonde avait pensé à ce détail mais elle ne s’imaginait pas que ce serait à ce point, ou alors elle se faisait des idées et qu’il cherchait simplement une petite phrase humoristique comme elle. L’étudiante ne put s’empêcher de rougir quand la phrase sorti enfin de son professeur d’histoire, il devait drôlement haïr les déjeuners en famille pour se rabattre sur elle, bien sûr cela lui faisait plaisir mais bon dans un sens c’était un peu gênant. En même temps la française savait à quel point certaines familles entretiennent des relations. Sa meilleure amie sur Paris avaient des parents qui étaient ensemble puis se séparaient pour se réconcilier trois mois plus tard et fonctionnaient comme ça depuis aussi longtemps qu’elle se souvenait alors si plus tard Emilie préférait sortir plutôt que d’aller déjeuner avec ses parents cela serait plus que compréhensible.

La jeune fille allait répondre quand elle sentit une goute sur son nez et une autre sur sa joue et soudain le déluge, génial une averse, exactement ce qu’il fallait pour rompre ce silence un peu gênant, si seulement cela avait être quelque chose de plus sec. Son réflexe fut plutôt de suivre l’adulte qui l’accompagnait que de courir pour se protéger, et cela les conduit à un arrêt de bus, une impression de déjà vu l’envahi mais ce n’était pas le même garçon qui l’accompagnait. A l’abri, Rayne essora ses cheveux et rendit son sourire à James, oui la balade allait être compromise.

« Bienvenu à Londres ! »

Fit-elle en rigolant. Et dire qu’on était au printemps et qu’il y avait encore des orages intempestifs. La blonde posa ses fesses sur le banc pour regarder tomber la pluie, elle adorait faire ça même si c’était bien mieux derrière une fenêtre. De plus le silence revint, pas facile de parler librement avec un de ses professeurs et de mettre un certains sujet sur le tapis, mais il y avait peu moyen. S’appuyant sur la paroi derrière elle, Rayne tourna la tête vers le brun et lui dit.

« Si nous avions été des sorciers nous aurions fondu comme neige au soleil ! Enfin il parait, d’après les méthodes utilisées durant la chasse aux sorcières ! »

Ce n’était pas les vampires, sujet que monsieur semblait maitriser sur le bout des doigts mais c’était une créature mystique et l’une pouvait bien mener à une autre.

Alors la passion de James Whyte devait effectivement s’arrêter aux vampires s’il ne si connaissait pas un minimum sur les sorcières. Une pensée stupide lui dit que les rôles s’inversaient et que Rayne était celle qui enseignait cette fois-ci, c’était une première un professeur qui se faisait reprendre par une élève mais en même temps elle avait désormais du mal à voir James comme étant simplement son professeur. Pas qu’elle développait pour lui des sentiments amoureux ou autre chose de ce genre mais elle savait des choses sur sa vie et ils avaient des sujets de discussions qui n’aurait jamais dû avoir lieu entre eux alors situer le brun dans son cercle social se faisait plus difficile. Avec un peu de vantardise et d’humour elle lui répondit.

« On ne peut pas tous avoir la science infuse ! »

Il rigola et observa un moment la rue, probablement la pluie. Il fallait dire qu’à Londres la pluie était reine, on savait toujours la voir venir mais personne ne pouvait dire quand elle allait repartir. L’historien lui posa une question sur les sorcières et la blonde se fit un plaisir de lui répondre.

« Je m’y intéresse aussi disons, entre nous ma grand-mère, elle s’appelait Sarah au fait, prétendait en être une en quelque sorte alors forcément ca pousse à la curiosité… »

Sur cette phrase il lui demanda alors sa préférence. Finalement l’étudiante ne s’était elle-même jamais posé la question, elle aimait les êtres mystiques en général et ne les comparait pas les unes aux autres mais avec amusement Rayne répondit.

« Les vampires, parce que j’ai une chance d’en trouver ici alors que les sorcières il parait qu’elles habitent à San Francisco d’après une série que je regardais quand j’étais plus jeune. »

La française avait un peu du mal à croire que c’était elle qui disait tous ses mots, sa timidité première disparaissait de plus en plus pour faire place à la Rayne que seuls ses ami(e)s et sa famille connaissait. Mais en même temps cela faisait tellement de bien d’être soi-même une fois de temps en temps. Enfin les vampires reprenaient le centre de la conversation et monsieur Whyte lui posa une question des plus pertinentes.

« Cela à tout de même commencer avec les histoires, alors quand j’ai grandi et que j’ai pu poser plus de questions…sensées, j’ai développé une véritable fascination pour les créatures mystiques, j’aime l’idée qu’il puisse exister un univers parallèle, des êtres extraordinaires qui vivent parmi nous sans qu’on ne s’en doute. Depuis toujours on parle de ces gens qu’ils soient appelé démon ou sorcière, et quand j’ai trouvé les manuscrits de ma grand-mère, je me suis dit que j’allais continuer son œuvre…lui rendre hommage. »

La jeune femme ne savait pas si tout ce qu’elle venait de dire avait un sens parce que si organiser sa pensée à l’écrit elle maitrisait à l’oral et en parfaite improvisation c’était beaucoup moins facile. Mais au moins dans tout ce qu’elle avait sortit il y avait matière à réfléchir.

[hrp: mdr. pas mal le coup de San Francisco!]

James se mit à rire à la plaisanterie de Rayne concernant les sorcières de San Francisco. Elle avait fait référence à une série télé, qu'il connaissait, non pas parce qu'il aimait ça, mais son ex était fan. Elle avait au moins l'esprit ouvert pour ça.
Miss Rayne était étonnante. Il n'en revenait pas qu'il avait rencontré cette fille extraordinaire à sa fac,entre deux cours. Elle était passionée d'histoires surnaturelles.

-C'est un bel hommage que vous lui faites. J'aurai beaucoup aimé la rencontrer. Ce devait être une femme...exeptionnelle.

Et il pesait ses mots. Si elle avait réussit à comprendre les vampires, elle était surement unique.

-Vous êtes aussi folle qu'elle Miss Davis! dit-il en plaisantant.

Mais ça tombe bien, je crois que je suis aussi fou.

Un bref silence s'installa entre eux, tandis qu'ils regardaient la pluie tomber, tous deux perdu dans leurs pensées. Ce fut James qui le brisa en premier.

-Mais comment cela a commencé? Je veux dire pour votre grand-mère. Elle en a rencontré? Cette passion lui est venu en lisant des histoires sur eux?

Ca oui Sarah Davis était une femme exceptionnelle, avec une culture générale et un cœur immense, une femme qui brillait en société et qui pourtant avait un côté sombre dont personne ne soupçonnait l’existence. Elle avait mené la vie qu’elle avait voulue sans jamais se laisser dicter ses faits et geste, une femme moderne dans un monde ancien. Rayne se disait souvent que sa grand-mère était unique en son genre et qu’elle devait se trouver au paradis avec toutes les réponses aux questions qu’elle se posait de son vivant. Mais elle n’allait pas faire un exposé sur son aïeule.

« Moi je crois que les fous sont ceux qui pensent que seuls les humains occupent le monde ! »

La blonde pensait réellement cette phrase, s’il y avait autant de film ou de roman sur le surnaturel, le fantastique et tout le tintouin, c’était bien parce que les gens se posaient la question et se demandait et s’il y a un doute c’est que quelque à provoqué ce doute et bien souvent c’est un être caché qui à fait une erreur alors oui il fallait être fou pour être cartésiens et ne croire que ce que l’on voit. Le regard perdu dans le vague l’étudiante revint sur terre quand James l’appela, il était décidément très curieux de la vie de Lady Davis et Rayne adorait parler de sa grand-mère.

« Je ne sais pas exactement comment cela à commencé mais comme je vous l’ai dis, elle était une sorte de sorcière, ou plutôt elle prétendait un don de voir les morts et de pouvoir communiquer avec eux. Je sais que ça semble fou mais ça explique son attirance particulière pour les vampires parce qu’ils sont mort mais vivant alors elle disait qu’ils se voient dans la foule, leur âme n’est pas de la même couleur. Enfin c’est comme ça qu’elle me l’expliquait. Maintenant savoir si toute cette histoire est vrai, je crois qu’il n’y a qu’elle qui le sait. »

C’était assez bizarre de raconter ce genre de fait sur sa grand-mère en général à ce niveau là on l’a traitait de folle ou on lui disait que Sarah aurait été bonne pour l’asile et même si des fois Rayne se demandait si la vieille femme n’en rajoutait pas un peu en prenant ses rêves pour la réalité elle ne pouvait nier qu’une part d’elle croyait dur comme fer à toutes ses histoires et que ce n’était pas simplement du vent. Et rencontrer des gens qui avaient les mêmes croyances qu’elle ne faisait que la rassurer et la convaincre un peu plus.

Rayne ne s’était pas attendue à la question qui suivit sa présentation de Sarah Davis, pourtant cette dernière était plutôt logique et bizarrement elle ne savait que répondre. Non bien sur elle n’avait pas ce don, elle s’en serait aperçut et surtout la blonde ne douterait pas de l’existence des vampires mais après avoir dit être la descendante d’une sorcière il était un peu honteux d’avouer ne pas posséder le même don. Mais elle n’avait pas de raison de mentir, James n’allait pas ne plus vouloir discuter avec elle juste parce que son étudiante n’était pas la réplique parfaite de sa grand-mère, ainsi secouant négativement la tête elle répondit.

« Non je ne l’ai pas mais j’aime à penser qu’il ne s’est pas encore éveillé… »

Ça oui la française s’imaginait plutôt bien avec le même pouvoir que Sarah, elle pourrait vivre de grande aventure et surtout, comme le faisait remarquer son professeur, satisfaire sa curiosité sans borne. Décidément il aurait aimé rencontrer l’aïeule de Rayne et ils se seraient entendus comme larron en foire ces deux là. Mais de ce qu’il disait monsieur Whyte avait déjà une personne du même genre dans ses connaissances et qui aidait la police en plus. Oui Sarah n’aurait jamais fait ça, de un parce qu’elle n’aimait pas les autorités et de deux parce que vu son âge avancé les gens autour ne la prenaient pas au sérieux. Mais il semblait que certain éléments de la police soit plus intelligent que d’autres. Mais la jeune femme fut beaucoup plus intriguée par ce que le brun sortie de sa poche, des feuilles, un petit paquet qui semblait avoir fait la guerre à cause de la pluie qui les avait surprit. C’est avec plaisir que Rayne les accepta quand on les lui tendit et les feuilleta rapidement pour voir quelles étaient ces fameuses traces. Dans d’autres circonstances les mots inscrits et leur signification aurait donné la nausée à la blonde mais pour le coup elle arrivait à faire abstraction même si elle ne se garantissait pas une nuit sans cauchemar.

« C’est très impressionnant… »

Pourtant Rayne ne trouvait pas spécialement de points communs aux différentes affaires hormis l’extrême violence des attaques, qu’elles soient physiques ou psychologiques. Mais l’une d’elle l’intéressait particulièrement, surtout à cause du nom de la victime, c’était une jeune femme d’une vingtaine d’année nommée Linda Gilroy et il s’agissait d’une fille avec qui elle avait joué étant petite et que sa grand-mère avait toujours trouvé étrange. Ce détail lui fit porter la main à la bouche comme elle lisait les détails de l’affaire.

« Mon Dieu, j’ai joué avec cette fille…et comment être sur qu’il s’agit bien de vampire ? »

C’était un peu sauté du coq à l’âne mais la blonde avait toujours eut une admiration pour ces êtres magiques alors découvrir le côté sanglant ailleurs que dans les films ou la littérature cela faisait tout de même un sacré choc.

James était en train de l'observer tandis qu'elle regardait les rapports policiers. Certaines images n'étaient pas belle à voir et elle fit quelque fois des grimaces de dégoût. Mais soudain son visage se figea.
Elle connaissait une fille assassinée. Il se rapprocha d'elle pour voir de qu'elle fille il s'agissait. Le crime avait été monstrueux, il regretta tout de suite de lui avoir montré ces terribles images. Il les lui reprit alors.

-Je suis désolé, je n'aurais pas dû vous les montrer.
Il espérait qu'elle n'était pas trop proche d'elle tout de même car cela avait dû lui faire un choc.

-Il s'agit de vampires, répondit-il d'une voix sure.

Il feuilleuta les papiers et sortit d'autres photos, un peu moins gores.

-Par exemple, regardez cette femme...Observez bien...Vous ne remarquez rien? A vrai dire, il est vrai qu'à l'oeil nu, il est difficile de s'en apercevoir.
Il sortit alors une toute petite loupe.

Regardez avec ça. Vous voyez au niveau du cou?

La femme en question avait été retrouvée sous un pont, les membres brisés, et deux petits points rouges se trouvaient sur son cou. Il n'y avait aucun doutes.

-Evidemment les policiers pensent qu'il s'agit de traces de tortures, mais il n'en est rien. Les vampires ne font pas dans la dentelle...Lorsqu'ils ont soif, il peuvent se montrer très cruel. Il ne fait pas bon se promener seule la nuit Miss Davis...

Rayne regarda les feuilles fuirent ses mains comme James les luis reprenait, elle les suivit du regard et revint à elle. Si elle voulait vraiment s’embarquer dans ce genre d’histoire elle se devait de garder la tête froide et puis surtout elle ne connaissait pas la version adulte de Linda juste la petite fille avec qui elle avait joué à la poupée. Ce qui l’intriguait plus c’était comme une fille sans histoire comme cette Linda pouvait se retrouver sur le pavé aussi facilement, aussi bêtement. L’étudiante s’imaginait que pour entrer ainsi dans le monde de la nuit être une victime parmi tant d’autre il devait y avoir une raison moteur, un fait. Qu’il s’agisse d’une odeur attirante ou de mauvaise fréquentation, sa grand-mère l’avait toujours convaincue que le hasard n’existait pas.

Son hésitation précédente concernant la race des meurtriers fut répondue aussitôt par le professeur qui lui montra une photo. Décidément il avait réponse à tout, et possédait énormément de document donc la blonde était sur que la détention était illégale pour un simple professeur d’université mais elle ne releva pas. Préférant plutôt regarder, sachant ce qu’elle cherchait Rayne fixa son regard sur la base du cou mais il n’y avait rien de visible jusqu’à ce que James lui pose une loupe sous le nez.

« Effectivement… »

Murmura-t-elle alors que le brun enchainait sur la cause et les fausses présomptions de la police. Forcément ces derniers n’allaient pas miser sur le fantastique même avec ce genre de preuve sous les yeux. Pour le commun des mortels les vampires restent des créatures mythiques pour la littérature et les films.

« On peut comprendre qu’ils écartent ce genre de piste et ne vous inquiété pas je sors très peu le soir. »

Cette réflexion n’était pas très reluisante pour sa vie sociale mais ce n’était pas la question, bien que si cela pouvait lui permettre de rencontrer un buveur de sang, non elle ne se mettrait pas intentionnellement en danger pour ça.

« Je reste tout de même perplexe, s’ils vivent parmi nous en journée, du moins ceux qui le feraient, ils ne peuvent pas tous être aussi cruel, comme nous il doit y avoir des tempéraments. »

Il était temps pour la française de sortir sa bible, le journal de Sarah Davis. Elle savait ce qu’elle cherchait et y arriva en un clin d’œil pour l’avoir feuilleté un milliard de fois.

« Voyez, il y a là une théorie selon laquelle certains pourraient juste se nourrir sans forcément tuer leurs victimes, je pense que l’on parle probablement d’une minorité mais à choisir je préfèrerais rencontrer un de ceux là… »

James écouta la réaction de Rayne, et il la rejoignait sur ce point là. Les vampires avaient leurs caractères, leurs personnalités. Mais il était certain que tous étaient cruels, selon un certain niveau.
Lorsque Rayne fouilla son sac, James sentit son cœur s’affoler. Elle sortit ce qu’il espérait : le livre de sa grand-mère. Elle l’avait donc bien amené. Mais ce qu’elle lui révéla le surpris. Comment se nourrir sans tuer leurs victimes ? Cette hypothèse l’interloqua tellement, qu’il en oublia de regarder dans le livre.

-Se nourrir sans tuer ? Mais comment ? Ils sont obligés de tuer pour se nourrir…dit-il à voix basse, comme s’il se parlait à lui-même.
S’ils ne tuent pas, la proie s’en rend forcément compte…Et pourquoi se contenter de peu lorsqu’ils ont une proie remplit de sang bien chaud ? Cela signifierait qu’ils pourraient contrôler leur soif ?...Intéressant…finit-il par conclure.

En effet, il n’avait jamais songé à ce genre d’hypothèse. D’où pouvait bien lui venir ce genre d’idée ? Soudain son enthousiasme revint à grands pas !

-Mais cela signifierait donc, si on suit l’hypothèse de votre grand-mère, qu’il y aurait des rescapés ? Des personnes auraient bels et bien été confrontés aux vampires et auraient survécu ? Oh bien sûr, je sais bien qu’il y en a…les chasseurs par exemple, de vampires j’entends. Mais une proie ! incroyable !

Mais le doute refit son apparition.

-Vous croyez vraiment que les vampires prendraient ce genre de risque ? Ils tuent aussi leurs proies pour cacher leur existence, les laisser vivantes les menacerait…

Un bus vint s’arrêter à leur arrêt pour laisser des passagers descendre. Il cacha donc rapidement ses documents sous sa veste.

Rayne adorait l’expression sur le visage de James, elle avait réussi à faire naitre en lui cette étincelle qu’il créait chez elle d’habitude par ses cours ou même lors de leurs précédentes rencontres. Echanger des opinions avec cet homme était réellement une sorte de rêves, elle buvait ses paroles ce qui lui fit un instant pensé que s’il se rendait compte de toutes les émotions qui passaient par le visage de l’étudiante il devait croire qu’elle était amoureuse de lui. Ce n’était pas le cas, la française avait juste une très grande admiration pour cet homme.

« S’ils vivent parmi les humains ils sont obligés d’avoir un certain self-control pour ne pas agresser tous les passants sur leur chemin ! »

Pointa la jeune femme, sur la remarque de monsieur Whyte sur le contrôle de la soif. Elle se rendait bien compte que sa théorie, reprise à Sarah, devait paraitre insensée et totalement tirée par les cheveux mais honnêtement pas plus que les vampires en plein jour. Bien sur elle ne fit pas cette remarque et de toute façon elle n’en avait pas besoin puisqu’il trouvait ça intéressant. Mais il était vrai que la question restait de pourquoi ne tuait-il pas toutes les victimes mais la blonde avait sa propre hypothèse là-dessus et pas une qu’elle aurait volé à sa grand-mère, celle-là elle l’avait forgée toute seule comme une grande. Tout simplement des calices volontaires. Elle-même si elle rencontrait un vampire pourrait promettre le silence en échange d’un peu de sang et une ou deux réponses à ses questions. Et elle n’était surement pas la seule capable d’un tel acte, sa main à couper. Elle aurait bien dévoilé cette partie de son argumentation à James si le bus ne s’était pas arrêter pile à ce moment là. Aussi vite que l’enseignant rangeait ses feuilles, la française referma son livre et cru attendre que l’abri se dégage mais le destin en décida autrement. Du bus descendit Christa Taylor, une amie de Rayne et bien évidement cette dernière là repéra et se précipita sur elle avant de se rendre compte de la présence de leur professeur d’histoire qu’elle salua poliment.

« Oh bonjours monsieur Whyte ! Rayne qu’st-ce que tu fais là ? »

La blonde se voyait mal répondre qu’elle parlait vampire avec James ni même qu’elle lui parlait tout court parce qu’ils avaient rendez-vous. Ravalant son amertume de devoir couper court à cette conversation des plus passionnantes l’étudiante fit un sourire à son amie et rangea son carnet en sécurité dans son sac.

« Et bien j’attendais le bus, c’est un arrêt après-tout et monsieur Whyte, elle le désigna du doigt, se trouvait aussi ici par hasard. Mais maintenant que tu es là, ça te dis d’aller prendre un café histoire d’oublier toute cette pluie ? »

« D’accord ! Au revoir professeur, à Mardi ! »

Lança Christa très enthousiaste. Avec un sourire un peu forcé Rayne attrapa le bras de son amie et se tourna vers le brun et lui fit un signe de main pour attirer l’attention de l’autre étudiante et fit le mouvement des doigts qui tapent sur un clavier de l’autre destiner à l’historien.

« A plus tard... »

Dit-elle à son tour en espérant que Chris ne verrait pas le sous-entendu de sa phrase, avant de s’éloigner abritée sous le parapluie de la trouble-fête.

[Terminé pour moi]

Rayne était très pertinente! Elle lui avait fait une remarque des plus perspicaces. Lui qui avait tendance à s'éparpiller un peu partout lorsqu'il faisait de nouvelles découvertes, n'avait pas pensé à cet aspect. Autant dire qu'ils faisaient une sacrée équipe tous les deux! Il allait lui répondre mais le bus arriva et il rangea ses feuilles. Rayne en profita aussi pour ranger son livre. Il attendait que les Londoniens disparaissent pour continuer leur discussion. Cette situation le fit sourire. Ils avaient l'air de deux enquêteurs secrets. Cette image l'amusa beaucoup.

Malheureusement, ils ne purent continuer leur échange. Une amie de Rayne, et apparemment l'une de ses étudiantes, était descendu du bus. Décidemment! Même sous un abri bus au bord de la Tamise, ils étaient dérangés par une tierce personne. A chaque fois, il en était frustré, surtout qu'elle venait tout juste de sortir son livre! Mais cela maintenant aussi l'envie de se rencontrer pour continuer leur échannge.
Il salua l'élève dont le visage ne lui disait rien puis fut reconnaissant envers Rayne car elle donna une explication rapidemment au fait qu'ils se trouvent au même endroit. Ainsi, elle n'aurait pas de soupçons sur le fait qu'ils se trouvaient tous les deux sur les mêmes lieux. Cependant, ils avaient été très proches. Il espérait qu'elle ne ferait pas de remarque à Rayne sur ça. Après tout, il était tout à fait possible qu'un professeur se retrouve sous le même abri bus d'une élève.

-A mardi! répondit-il aux filles.

Il sourit lorsqu'il vit le petit geste de Rayne, dans le dos de son amie. Evidemment qu'il reprendrait contact avec elle! Ils n'allaient pas en rester là! Quelle chance de l'avoir rencontré en y repensant! Elle lui avait ouvert une nouvelle vision des vampires. Pourquoi ne pas s'y pencher sérieusement?

Il attendit quelques instants que les filles soient hors de vue puis il se leva à son tour. Il soupira à l'idée de se retrouver sous la pluie...mais que serait Londres sans la pluie?

Qu'allait-il faire maintenant? Se balader? Vu le temps, ,non. Rentrer chez lui et bosser sur sa théorie? Non, il lui fallait une petite pause. Et puis il y avait son fils. Il était présent alors autant en profiter! Même si l'idée d'aller chez ses parents ne lui plaisait guère, il désirait tout de même passer du temps avec Eliot.